La poire de Newgram présente une conférence scientifique où six chercheurs, professeurs et spécialistes de sciences tout à fait fictionnelles, viennent présenter leurs découvertes. Ces découvertes sont en réalité bien farfelues ; c’est qu’ils passent par les dédales du langage pour élaborer des théories scientifiques imaginées de toutes pièces. Au fil de la pièce, les découvertes, les trouvailles de ces chercheurs de sciences décalées, de sciences fictionnelles, se répondent et se combinent pour tisser une histoire susceptible de refaçonner l’Histoire de l’Humanité. Une Histoire aux allures de doctrine qui bascule subrepticement vers le fanatisme religieux.

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Dans cette pièce, la parole est traitée d’une manière singulière et le langage se renvoie à lui-même pour dévier, se tordre et détourner sa fonction première qui est de communiquer un message. Il est donc question de triturer la matière-même de la langue pour en extraire du sens. On retrace l’élaboration du langage, non pas pour déceler des vérités, mais pour fantasmer une histoire : le mythe de nos origines. On en extirpe et on partage un savoir fantaisiste, mais ce n’est pas fait gratuitement non plus. Au delà du simple jeu ludique, cette pièce évoque - de manière sous-jacente - les enjeux liés à l’écologie, la discrimination et les dangers que représentent les croyances religiseuses et les dogmes idéologiques.